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Reims : une retraitée porte plainte contre la FDJ car sa buraliste a perdu son ticket de loto

La femme de 71 ans a porté plainte contre la Française des jeux (FDJ) pour "préjudice de perte de chance".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Une Reimoise a porté plainte contre la Française des jeux après qu'un buraliste a perdu son ticket de loto. (MAXPPP)

Et si Marie* avait perdu une fortune ? Mercredi 27 septembre, cette retraitée rémoise, a porté plainte contre la Française des jeux (FDJ) après que son buraliste "a perdu son ticket", assure-t-elle à RTL. "Ça fait plus de cinq mois et je n'ai aucune réponse, raconte Marie, 71 ans, à franceinfo. 

Après avoir contacté l'entreprise à plusieurs reprises, sans obtenir de réponse satisfaisante, la Rémoise a porté plainte pour "préjudice de chance" afin d'obtenir la valeur de son ticket. "J'estime qu'on doit m'apporter une réponse, j'avais une chance de gagner. J'en ai marre qu'on se paye ma tête", déplore cette joueuse régulière. 

"Le ticket s'est 'envolé'"

Le 15 mai, Marie se rend comme à son habitude dans un bureau de tabac du centre-ville de Reims (Marne) pour acheter deux grilles de loto à 2,20 euros l'unité. "Ça fait 4,40 euros, lorsqu'on touche ma retraite, ce n'est pas une petite somme", précise-t-elle. Le tirage a lieu le soir même et le gain peut atteindre 20 000 euros par ticket. "C'était mon anniversaire. J'avais invité des gens à dîner. Je n'ai pas pu regarder le tirage à la télé, ni ouvrir mon ordinateur pour savoir si j'avais gagné", raconte-t-elle.

Le lendemain, son amie, Nicole*, part acheter des cigarettes dans un autre bar-tabac de la ville, situé non loin de la gare. Elle emporte avec elle le ticket pour le faire vérifier. "J'ai l'ai passé à la vendeuse, elle l'a pris et il 's'est envolé', raconte-t-elle d'une voix fébrile. Je n'ai rien vu, je cherchais quelque chose dans mon portefeuille."  La vendeuse lui assure qu'elle ne sait pas où le ticket est tombé, et qu'elle l'a perdu. Dans l'incapacité de se baisser à cause d'un genou blessé, Nicole demande à la vendeuse de regarder sous le comptoir, mais cette dernière lui assure qu'elle ne peut pas "car le meuble est collé au sol" et ne peut être déplacé. 

Dans le magasin, il y a foule et les clients commencent à s'impatienter. "La vendeuse m'a dit qu'elle regarderait à la fermeture, mais je n'ai jamais eu de nouvelles." De retour chez elle, Nicole informe sa compagne de la situation : "J'étais révoltée, la vendeuse ne s'est même pas excusée, elle n'a même pas pris de numéro de téléphone. Ça lui était complètement égal, je ne saurai jamais si j'ai gagné", se lamente Marie.

"Evaluer la perte de chance"

Le samedi suivant, les deux femmes se rendent au bureau de tabac pour demander des explications et affirment s'être fait éconduire. "La responsable nous a dit avec son air narquois : 'Je ne l'ai pas retrouvé votre ticket de loto." Son époux intervient et leur lance : "'C'est comme ça, pas autrement, il est perdu il est perdu', relate Marie. J'étais très choquée, il était très énervé." En partant, une cliente murmure aux deux femmes, en serrant son ticket à la main, "j'ai intérêt à le tenir !"

Face à cette situation, la retraitée décide de s'adresser à la Française des jeux, responsable juridiquement, puisque le bureau de tabac est lié par un contrat de gestion à l'entreprise. "L'antenne de la FDJ de Reims m'a conseillé de faire un courrier au service client, qui m'a répondu deux mois plus tard, reprend Marie. Ils se sont excusés de la situation, mais n'ont pas su me donner plus de détails sur mon ticket. Après les avoir appelés plusieurs fois, j'ai décidé de porter plainte."

Contactée par franceinfo, la FDJ affirme être en contact avec le bureau de tabac pour obtenir des détails sur la perte, mais assure qu'à ce stade "elle n'a enregistré aucune plainte" en justice. "Le service client a été prévenu, mais la cliente n'a pas pu donner le numéro de son ticket, précise l'entreprise. Contacté, le bureau de tabac chargé de vérifier les tickets de Marie assure "ne pas être au courant" des faits.

Pour l'avocat de Marie, Me Ludot, c'est désormais au juge d'évaluer la "perte de chance et la probabilité du gain" et de décider d'un dédommagement éventuel. Dans tous les cas, Marie ne devrait jamais recevoir la somme qu'elle aurait pu gagner. "Les gagnants ont soixante jours pour réclamer leurs gains", précise la FDJ. L'audience se tiendra le 14 novembre au tribunal de commerce de Reims.

* Les prénoms ont été modifiés.

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